Fiches

Fiches méthodologiques 

A. Rédiger un essai

B. Analyse critique d'un document (histoire)

C.  Comment préparer un compte rendu de lecture

***

A. Rédiger un essai

L’essai se rapproche de la dissertation en ce qu’il exprime explicitement un point de vue. Sa forme est cependant plus libre, moins rigoureuse. L’auteur laisse davantage cours à ses impressions, à sa subjectivité, à son intuition, son imagination, sa créativité. Dans la dissertation, l’accent est du côté de la rigueur démonstrative ; dans un essai, c’est la vision originale de l’auteur qui prime.

Établir un plan

Vous avez pris en note les informations nécessaires pour répondre à la question posée dans le travail ou l’examen. Vient maintenant l’étape de l’élaboration du plan de votre réponse, qu’elle doive consister en un texte d’une page ou de dix pages. Il est important d'établir un plan détaillé qui ordonne et structure ses idées de manière à ce que la réflexion sur le sujet progresse de façon logique et cohérente et que se dégagent des explications à la question posée.
Le plan permet de dégager ce qui fait la cohérence des informations recueillies. Il structure la réflexion et guide la rédaction. « Il vous donne l’occasion de mettre au clair le(s) point(s) d’où vous partez, celui ou ceux au(x)quel(s) vous comptez arriver, les étapes par lesquelles vous passerez. Il ne fait pas qu’aligner des éléments mais vous permet d’établir une succession significative, où chaque élément prend son sens par rapport à celui qui précède et celui qui suit. Il permet de préciser l’orientation de votre texte, d’identifier le fil conducteur de votre exposé, d’éviter les digressions et les commentaires hors propos.
Les quelques rubriques qui suivent vous apportent des conseils concernant les principales étapes d’élaboration d’un plan :
·       la réorganisation de la documentation
  • l'organisation du contenu
  • les types de plan
  • les trois parties du texte
  • quelques questions à se poser

La réorganisation de la documentation
Le premier pas pour entreprendre votre plan est d’organiser vos idées. Vous avez déjà accumulé votre documentation ou vos notes sur le sujet donné. Vous devez vous assurer d’avoir une compréhension claire du sujet à traiter afin de réorganiser votre documentation en conséquence.

Réorganiser les éléments de documentation signifiera :
  • classer : « à quelle(s) section(s) du propos peut-on les rattacher ? quelles liaisons exposerez-vous entre ces éléments ?
  • hiérarchiser : « quels éléments appellent une plus grande insistance, en raison de leur importance propre, mais aussi de l’importance que leur confère votre perspective, leur nouveauté, leur complexité... »
  • sélectionner : « certains éléments apparaissent-ils moins utiles ou pertinents que lors de leur prise en note ? »
  • compléter : « le plan fait-il apparaître des lacunes dans votre documentation, qu’il vous faut alors combler : exemples pour venir à l’appui d’une proposition, arguments mal étayés, éléments qui manquent à votre démonstration... ? »
  • mettre en séquence : « en regroupant les différents éléments autour de quelques noeuds qui formeront les principales étapes du texte, mais aussi en repérant les éléments qui peuvent assurer des transitions, en identifiant les éléments qui devront être exposés avant certains autres... »
L’organisation du contenu
Qu'est-ce que le contenu? Le contenu se rapporte aux faits, aux concepts, aux exemples et aux données recueillies qui soutiennent la réflexion du rédacteur sur un objet d'études. Mais le contenu, c'est aussi la manière dont tous ces éléments sont articulés, liés les uns aux autres.
Pour organiser le contenu, il faut, en premier lieu, dégager de la documentation les idées que vous considérez comme essentielles à votre propos. Ces idées deviendront les idées principales du texte à rédiger. Les idées principales permettent d'établir les grandes divisions du texte. Elles servent également, dans le cas d'un texte long, à titrer les parties, les têtes de chapitres, les rubriques et les sous-rubriques. Le nombre des idées principales varie selon la taille du texte à rédiger. Un texte court peut fort bien ne compter qu'une seule idée principale.
En deuxième lieu, il faut sélectionner les faits, les concepts, les exemples, les arguments qui appuient ou illustrent les idées principales. Ces données constituent les idées secondaires.
En troisième lieu, il faut établir les relations entre les éléments, prévoir l'enchaînement entre les idées. On peut ainsi constituer des sous-ensembles logiques (par exemple : associer un concept à telle citation, une idée à tel fait) et associer ces sous-ensembles à des ensembles plus larges.
Enfin, on ordonne ces assemblages. Au besoin, on les numérote : 1 - a), b), c); 2. a), b), c), etc.
Ainsi, « d'une simple liste d'ingrédients, au départ, vous en arrivez à constituer des rassemblements et des réseaux logiques et ordonnés. Peu à peu un déroulement s'organise; peu à peu votre plan émerge ».

Le plan est construit en fonction de l’intention de communication : on peut vouloir informer ou vouloir défendre une idée. La rubrique Intentions d’écriture expose la différence entre le texte informatif et le texte argumentatif. Ces intentions ont été prises en compte dans l’organisation du contenu. De plus, certains types de plans répondent mieux à certaines intentions d’écriture.

Les types de plan
Le plan est construit en fonction des intentions de communication du texte. À un type de texte ne correspond pas nécessairement un seul et unique type de plan. Cependant, certains types de plans conviendront particulièrement à des textes argumentatifs, par exemple, alors que d’autres serviront bien les textes informatifs.
Voyons trois types de plans parmi les plus courants. Lorsque le sujet a une orientation explicative, utilisez un plan inventaire ou encore un plan comparatif. Lorsque le sujet a une orientation critique, utilisez un plan dialectique.
Les deux premiers types, par leur allure descriptive, sont faciles à concevoir ; le troisième exige une plus grande rigueur intellectuelle. On peut varier à loisir la forme d’un plan. Ainsi, rien n’empêche d’inclure occasionnellement des éléments du plan dialectique dans un exposé construit initialement sur le modèle du plan inventaire, et vice versa. Ce procédé se révèle approprié lorsque le texte a simultanément une orientation explicative et une orientation critique.

Plan inventaire
1. Nature du phénomène

a) son origine
b) sa définition
c) sa description
2. Évolution du phénomène

a) ses transformations dans le temps
b) ses mécanismes, ses manifestations
c) ses conséquences réelles ou présumées

Plan comparatif
1. Ressemblances entre X et Y
2. Différences entre X et Y
3. La manière dont X et Y se complètent ou non

Plan dialectique
1. La part de vrai, le pour, les avantages
2. La part de faux, le contre, les désavantages
3. La part de vrai et la part de faux; oui et non
1.1.XII Les trois parties du texte
Le plan doit prévoir une division du texte en trois parties : une introduction, un développement et une conclusion. Chacune des parties est plus ou moins élaborée selon que l'on a affaire à un texte long ou à un texte court.
Il faut d'abord rédiger le développement, car celui-ci constitue la partie substantielle du texte. L'introduction et la conclusion sont rédigées par la suite.

Le développement
Le développement représente environ 80 % du texte. Cette partie condense toutes les informations pertinentes au sujet et expose le détail des idées. Les idées ne sont pas transmises pêle-mêle. Le développement consiste en une présentation ordonnée des éléments de contenu. Il a une direction, un ordre logique. Voici quelques exemples de progression.
  • La progression par étapes, qui présente un à un les aspects d'une question. Dans ce cas, il est recommandé d'aller du plus superficiel au plus étoffé, de manière à réserver pour la fin les idées les plus importantes;
  • la progression chronologique, qui présente les aspects d'une question par tranche de temps;
  • la progression comparative, qui associe systématiquement les aspects à comparer; dans ce cas, le texte est construit de manière à guider le lecteur vers la façon de voir privilégiée par le rédacteur;
  • la progression dialectique, qui oppose un à un les aspects divergents d'une question donnée. Si vous adoptez un point de vue, communiquez d'abord les objections; si vous rejetez un point de vue, exposez d'abord les éléments favorables.
Comme pour le plan, il vous est loisible de mélanger les genres ou encore d'alterner les types de progression selon les exigences propres à chacune des parties de l'exposé. L'important est de respecter la cohérence logique de l'ensemble.

L'introduction
Elle représente environ 10 % de la longueur totale du texte. Son but est de préparer le lecteur au développement qui va suivre. Une bonne introduction comprend trois éléments :
  • l'idée contact, qui situe le texte dans son contexte général et provoque l'intérêt du lecteur;
  • l'idée sujet, qui présente l'orientation du sujet, énonce ce dont on va traiter;
  • l'idée structure du développement, qui présente la démarche utilisée pour exposer le sujet : les grandes parties du texte, les grandes interrogations, etc.

La conclusion
Elle représente environ 10 % du texte. La conclusion clôt le sujet en présentant une synthèse du développement. Elle rappelle les principales constatations et les lignes de force du développement. Mais la conclusion peut également aller plus loin que la simple synthèse, en ouvrant le sujet traité, en faisant voir les dimensions complémentaires qu'il comporte, en attirant l'attention sur des aspects jusque-là négligés, en proposant de nouvelles interrogations issues du processus même de la réflexion. Un exemple :

Quelques questions à se poser
Voici quelques bonnes questions à se poser pendant la rédaction d’un plan.
  • Pouvez-vous, pour chaque partie de votre plan, synthétiser le contenu en un mot ou une phrase ?
  • Sauriez-vous trouver un « mot-lien » qui traduirait l’articulation, la relation logique entre chaque partie (causalité, conséquence, opposition... : MAIS, OR, PAR CONTRE, CONSÉQUEMMENT, DONC...) ?
  • Pourriez-vous procéder de la même façon pour les subdivisions de chaque partie ?
  • Si vous deviez résumer ce que vous avez à dire sur le sujet, en quelques phrases, votre résumé s’éloignerait-il des phrases obtenues lors de l’établissement du plan ou y ressemblerait-il ?
  • Avez-vous songé, en introduction, à définir le domaine abordé et à poser la question spécifique que vous devez résoudre ?
  • Vous êtes-vous souvenu, en conclusion, qu’il fallait répondre à la question initiale ?

L’ÉCRITURE
Une fois le plan détaillé réalisé, vous voilà à l’étape de l’écriture.
·       Plus d’une version seront nécessaires avant d’arriver au texte définitif. La première version servira avant tout à faire émerger vos idées. En rédigeant la deuxième version – et d’éventuelles versions subséquentes – vous vous concentrerez sur la cohérence du texte et la clarté de l’expression. Vous rédigerez enfin la version finale en vous attardant une dernière fois au style et aux révisions de surface, celles qui touchent l’orthographe et la syntaxe.

La première version
À la première version, votre préoccupation doit être de faire émerger les idées. Écrivez en vrac, sans ordre, le plus spontanément possible. « Mieux vaut écrire plus que moins; et mieux vaut mal écrire quelque chose que de ne rien écrire du tout. » Formulez des phrases simples. Visez à traduire votre pensée de la façon la plus limpide possible. Ne vous attardez pas, à cette étape-ci, au style et à l’orthographe.
La deuxième version
Dans la deuxième version, vous mettez de l’ordre dans le texte, vous établissez les liens logiques entre les idées, vous rédigez des paragraphes bien enchaînés, vous fixez le contenu. Vous réécrivez le texte en veillant à :
  • le faire coïncider avec l’intention de communication et l’orientation du sujet;
  • ajuster la nouvelle version au plan définitif, en résumant les passages trop longs, en ajoutant des passages manquants, en précisant des passages confus, etc.;
  • écrire l’introduction et la conclusion.
N’hésitez pas à réviser votre plan de rédaction si, en cours de composition, vous découvrez une incohérence ou une meilleure manière de structurer votre texte.
Si vous éprouvez de la difficulté avec une section de votre texte, vous pouvez la laisser temporairement de côté et travailler une autre section. Si vous ne trouvez pas de solution, il se peut que la pertinence de cette section soit en cause, tout comme peut l’être aussi sa localisation dans la structure de votre texte.
Une révision gagne à adopter le point de vue de la personne qui lira le texte. Essayez d’oublier ce que vous vouliez dire pour vous attacher à évaluer ce que vous avez vraiment dit. Une telle opération est facilitée si vous laissez le texte reposer quelque temps avant d’en entreprendre la révision.

La version finale
La version finale sera enfin au point après un travail de polissage : il s’agit de parfaire le style, de retravailler les phrases, de réviser l’orthographe, etc.
Il est important de rédiger son texte dans un style clair, en utilisant le vocabulaire spécifique à la discipline et en évitant les répétitions, les termes flous, les formules «toutes faites». Pour cela, on peut se poser certaines questions :
  • le langage est-il suffisamment varié?
  • est-il assez spécialisé pour un travail de niveau universitaire?
  • le style est-il fluide?
  • le texte est-il aisément compréhensible?
  • les phrases sont-elles trop longues?
  • privilégiez un vocabulaire précis, concret, courant; évitez les termes vagues ou fourre-tout;
  • prenez garde au répétitions de mots, aux pléonasmes;
  • remplacez les locutions verbales par des verbes simples (par exemple : calculer plutôt que effectuer un calcul).

Réviser et corriger son texte
  • visez des phrases claires et concises (pas plus de 30 mots);
  • privilégiez des structures simples, conventionnelles (sujet-verbe-complément);
  • limitez les propositions relatives, les enchâssements syntaxiques (moins de 10 mots-écrans entre le sujet et le verbe);
  • préférez la voie active à la voie passive.
  • Y-a-il des erreurs de syntaxe?
  • des anglicismes?
  • des fautes d'orthographe?
  • des coquilles?
  •  
Pour corriger l’orthographe et la syntaxe, n’hésitez pas à consulter un dictionnaire ou une grammaire, ou à utiliser les correcteurs informatiques. Pour faciliter cette révision, on peut traiter les différents aspects de la langue un à un. Par exemple, si vous savez que vous avez de la difficulté avec l’accord des participes passés, vous pouvez parcourir le texte en vous limitant à corriger cet aspect, et revenir aux autres lors de lectures ultérieures.

Les petits malheurs du rédacteur
Pas un rédacteur, même chevronné, n’échappe aux petites frustrations courantes du travail de rédaction : le « syndrome » de la page blanche, le manque de clarté, les idées qui ne viennent pas, etc. Pour en venir à bout, voici quelques trucs tirés de l’ouvrage de Paul Bleton (1987), Rédaction fondamentale :
·      Avez-vous pensé à exprimer vos idées à haute voix? Même si cette expression est désordonnée, son processus même a souvent pour effet de clarifier les idées et de trouver la formule qui convient pour démarrer le texte.
·      Une autre manière consiste à associer en imagination le lecteur à votre démarche. Deux stratégies sont alors possibles : rassurer d’emblée le lecteur, en lui fournissant les renseignements essentiels de l’exposé qui va suivre; ou bien piquer sa curiosité, par un début séduisant et accrocheur.
·      L’amorce informative correspond à la première stratégie. Elle consiste à débuter par une définition ou par un énoncé de l’objectif du texte : La gestion est une science qui consiste à acquérir, développer et coordonner des ressources humaines, financières et matérielles... ou encore : Dans ce texte, nous allons définir ce qu’est la gestion.
·      L’amorce interrogative et l’amorce intrigante correspondent à la seconde stratégie. L’amorce interrogative se présente sous forme d’une question en vue d’orienter le lecteur dans la compréhension du texte : Qu’est-ce que la gestion?
·      L’amorce intrigante vise à surprendre le lecteur. On le confronte, par exemple, à un paradoxe ou à une contradiction. On peut également lui faire part d’un détail surprenant .
·      Comment mettre un point final au texte sans que cela ne donne l’impression de l’interrompre? Il faut s’assurer que le plan est construit adéquatement et que le développement expose tout ce qu’il y a d’important à dire. Alors, la conclusion s’imposera d’elle-même.
·      Nous avons établi précédemment que la conclusion résume le propos d’ensemble du texte. Elle sert également, dans certains cas, à élargir l’horizon du texte.
·      Pour résumer, la méthode éprouvée consiste à se demander : si j’avais à formuler en quelques lignes ce qui me semble le plus important dans le texte, qu’écrirais-je? On peut alors terminer le texte par une formulation reliée à celle qui l’amorçait. Ainsi, si le texte a démarré par une interrogation, il s’agira de rappeler la réponse suggérée dans le développement.
·      Pour élargir l’horizon du texte, on prendra soin de signaler les questions et les problèmes non résolus, ou encore d’inviter le lecteur à poursuivre sa réflexion par de nouvelles interrogations.

« La phrase ne vient pas. »
Dans ce cas, il est fort à parier que vos idées ne sont pas claires. Retournez au plan. Cela permettra de préciser l’idée à exprimer et de faire le point. il est bon aussi de relire les phrases précédant le passage à rédiger, afin de retrouver le fil conducteur de l’exposé. Si les difficultés persistent, relisez votre documentation et interrogez-vous sur votre fidélité par rapport au plan.
« Je m’arrête à chaque phrase, parfois à chaque mot. »
De prime abord, cette attitude est bon signe : elle indique que vous cherchez le mot juste, l’expression claire et concise. Bravo! Mais il faut aussi trouver l’équilibre entre la perfection et la spontanéité. En effet, cela n’avance à rien de buter sur chaque phrase, si le résultat est une incapacité à terminer un texte dans les délais prévus. Une règle essentielle : il vaut toujours mieux écrire quelque chose que de ne rien écrire du tout, même si le résultat est insatisfaisant. Vous pouvez ainsi disposer d’un point d’appui, d’une première version pour aller de l’avant.
Vous butez sur un mot? Alors s’impose l’utilisation d’un outil lexical, tel un dictionnaire. Vous butez sur une phrase? Repérez dans vos textes de référence un passage qui exprime l’idée à formuler. Paraphrasez ce passage ou citez-le.
On peut également laisser un blanc temporaire dans le texte et poursuivre la rédaction. De cette manière, on se donne la chance de reprendre contact avec l’ensemble du propos. Bien souvent, ce détour permet de clarifier les idées.

Les citations
La probité est la règle d’or du travail intellectuel. D’où l’importance de clairement démarquer vos propos de ceux qui sont empruntés. À cette fin,
  • une citation est recopiée textuellement, sans aucune modification orthographique ou syntaxique;
  • une citation de cinq lignes ou moins s’insère dans le corps du texte; dans ce cas, on doit toujours l’indiquer par des guillemets au début et à la fin;
  • une citation de plus de cinq lignes fait l’objet d’un paragraphe indépendant, à simple interligne, sans guillemets et de préférence en italique; le paragraphe débute à dix frappes de la marge de gauche. Un appel de note de bas de page suit généralement la citation pour en indiquer la source.

Les références
On indique toujours la source d’une citation. La manière classique consiste à rédiger une note en bas de page.
·       Dans le cas d’un livre, on indique, dans l’ordre : le nom de l’auteur en majuscules, le prénom, l’année de publication entre parenthèses, le titre en italique, le lieu d’édition, l’éditeur, les pages de référence.
Exemple : GIROUX, A. et FORGETTE-GIROUX, R. (1989). Penser, lire, écrire. Introduction au travail intellectuel, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, p. 3-5.
·       Dans le cas d’un article, on indique : le nom de l’auteur en majuscules, le prénom, l’année de publication, le titre de l’article entre guillemets, le titre de la revue en italique, le volume, le numéro, les pages de référence.
Exemple : FOURNIER, M. (1973). « L’institutionnalisation des sciences sociales au Québec », Sociologie et sociétés, vol. 1, p. 31-52.
·       Il arrive parfois que l’on s’inspire ou que l’on paraphrase un auteur sans le citer. Dans ce cas, il faut en avertir le lecteur par une note en bas de page commençant par Cf. ou D’après, suivie de la référence.
La rubrique La présentation matérielle est tirée du document L’ABC de la rédaction et a été rédigée d’après DIONNE, B. (1991). Pour réussir. Guide méthodologique pour les études et la recherche, Montréal, Éditions Études Vivantes.

Texte adopté et adapté à partir du guide La rédaction (Université du Québec)

 

B. Analyse critique d'un document (histoire)

Pour vous guider dans votre travail de lecture et d'analyse des documents historiques proposés pour chaque séance, procédeez selon les indications données ci-dessous. Il ne s'agit pas d'aller aussi loin dans l'analyse des documents — vous ne lisez que des extraits courts — mais ceci vous aidera à poser les bonnes questions et à orienter votre réflexion.

1.          Lecture préliminaire
La première étape consiste à effectuer une lecture du document au cours de laquelle l’étudiant se contente de repérer le sujet et les thèmes principaux du document.

2.          Critique externe
La critique externe d’un document concerne le contexte dans lequel le document a été produit, c’est-à-dire sa date, l’identité de son auteur, son intention, la nature du document. l’étudiant doit répondre autant que possible aux questions suivantes :

            Quelle est la date de ce document ? (Quand a-t-il été écrit ?)

            Quelle est l’origine du document ?

            Qui est l’auteur ?

            L’auteur est-il un acteur ou un témoin des événements racontés ?

            À qui s’adresse ce document ?

            Dans quel but a-t-il été rédigé ?

            Est-ce un document original ou une traduction ?

            Est-ce un extrait ou une reproduction intégrale ?


3.          Critique interne
La critique interne du document porte sur le contenu qui y est présenté. Il s’agit donc de faire ressortir les informations et les faits qui s’y trouvent. Pour ce faire, l’étudiant doit répondre aux questions suivantes :

            Quel est le sujet principal de ce document ? (de manière générale)

            Quels sont les thèmes abordés ? (de manière plus spécifique)

            Est-ce que l’auteur présente des faits ou des opinions ?

            Le  contenu  est-il  vraisemblable ?  (Correspond-il  à  ce  que  l’on connaît déjà sur le sujet ?)

4.          Interprétation
Une fois la critique terminée, l’étudiant peut poursuivre sa réflexion en tentant de donner un sens au contenu et aux thèmes dégagés. Pour ce faire, il répond aux questions suivantes :

            Qu’a-t-on appris à la lecture de ce document (ou de ces documents) ?

            À quoi peut servir ce contenu ?

            Répond-il à des questions que l’on avait concernant ce phénomène historique ?

            À quelles questions apporte-t-il des réponses ?

 

 

C. Comment préparer un compte rendu de lecture

Le compte rendu de lecture est un outil de travail qui vous permet de fixer les thèmes majeurs d’un ouvrage ou d’un chapitre d’ouvrage dans lequel vous reportez les éléments les plus importants :

- qui est l’auteur  ? (domaine de recherche, publications),

- quels sont les thèmes développés par l’auteur ?

- quel est l’intérêt de l’oeuvre ?

- les critiques positives ou négatives.

Dans l’exercice demandé, vous êtes celui qui rend compte et joue le rôle de témoin.Vous devrez donc soigner la rédaction ou l’exposé oral et apporter les éléments qui donneront envie au lecteur de lire l’ouvrage.

Le compte rendu offre une liberté d’aménagement des informations transmises. Ces informations servent à mieux faire comprendre l’ouvrage par le destinataire.

Pour vous, le compte rendu vous permet de fixer vos connaissances, d’exercer votre esprit critique, votre réflexion et votre mémoire. En lisant et en notant ce que vous lisez, vous mobilisez vos facultés d’analyse et de synthèse.

Face à un ouvrage, vous devez vous poser des questions sur ce que l’auteur veut dire. Il vous faudra repérer l’idée générale, les hypothèses de départ, la thèse défendue et le fil conducteur de l’ouvrage.

Votre compte rendu sera clair, précis et lisible.


I. Méthode

Avant de se plonger dans un ouvrage : identifier l’auteur, le plan, la bibliographie utilisée. Ces points de repère vous aident déjà à comprendre “globalement” de quoi traite l’auteur.

Lisez une première fois pour vous imprégner du texte. Puis procédez à une seconde lecture attentive et active, crayon noir à la main afin de souligner le sujet présenté par l’auteur, les idées forces, les mots clefs et les thèmes qui reviennent, les thèses défendues et les arguments.

Si des faits vous échappent, des termes compliqués vous sont incompréhensibles, reportez-vous toujours aux dictionnaires (de langue et biographique). Ne restez pas dans l’ignorance. Reprenez ce que vous avez souligné et notez ce qui vous paraît le plus important.

Vous pourrez alors faire un tri et construire votre fiche. Vous rendrez compte de l’ouvrage avec vos propres mots et non pas ceux de l’auteur.

Vous devrez donc avoir un certain recul par rapport à l’ouvrage. Essayer de laisser ‘décanter’ la lecture avant de rédiger votre fiche.  Posez-vous des questions sur l’oeuvre : intérêt, contradictions, actualité de la question.

Bibliographie

Dès que vous lisez un ouvrage ou un article, prenez l’habitude de  de vous constituer des fiches avec dans l’ordre :

le nom de l’auteur, le titre précis de l’ouvrage en italique, le lieu de publication, la maison d’édition, la date de publication et le nombre de pages.

Cette méthode est la seule en vigueur dans les éditions et travaux scientifiques. Elle vous permet d’acquérir dès maintenant les règles de présentation d’une bibliographie.

Pour un article extrait d’un ouvrage, le titre se met entre guillemets, le nom de la revue ou le titre de l’ouvrage concerné en italique, suivi du numéro, de la date et de la pagination précise.

Exemple :

Auteur, “Investing in China”, The China Business Review, March-April 1990, pp.28-49.

Faites des fiches cartonnées sur les ouvrages que vous lisez et notez les idées importantes de l’ouvrage avec le numéro de page. Cet exercice vous servira aussi bien pour un exposé, un compte rendu ou un mémoire de maîtrise. Indiquez aussi la cote de l’ouvrage


II. Conseils

1. En introduction, il est bon de rappeler qui est l’auteur ( en une simple phrase : historien spécialiste de tel domaine...). Dites quelques mots sur ses recherches et les sources utilisées. Dans certains cas celles-ci peuvent être critiquables, incomplètes ou maladroitement utilisées (tableaux illisibles, notes en fin de chapitre et non pas en bas de page, absence de tableaux ou d’exemples etc.).

C’est votre esprit d’observation et de réflexion qui vous permettra d’argumenter.

2. Dans le développement de la fiche, dégagez les thèmes et les problématiques traités. Faites parler l’auteur en employant des formules telles que : dans tel chapitre, l’auteur s’efforce de resituer telle problématique en s’appuyant sur telles sources.. Dans une seconde partie, il traite de...  pour démontrer enfin en troisième partie tel aspect de la question.

3. Dans un troisième temps, notez ce qui vous a plu ou déplu dans les arguments de l’auteur. Indiquez ce que l’étude apporte à la compréhension du sujet.  Ayez de toute façon un esprit critique mais constructif tout au long du devoir. Mais nuancez toujours vos propos.

Exemples : Le style parfois trop descriptif de l’ouvrage n’invite pas à une lecture facile mais la complexité du sujet impliquait cette rigueur dans l’écriture.

La multiplicité des exemples empêchent parfois de suivre le fil conducteur du récit même s’ils illustrent le propos.

L’ouvrage aurait mérité un index ou un glossaire ou une bibliographie plus complète ou un système de notes.

Interrogez vous sur la construction de l’ouvrage et proposez ce qui vous a manqué.

Exemples : des schémas, des cartes ou des tableaux récapitulatifs.

N’oubliez pas que vous rédigez pour être lu jusqu’à la fin de votre essai.Vous devez rendre compte de ce que l’auteur a voulu dire, expliquer, analyser pour donner envie à votre lecteur de se plonger dans l’ouvrage ou si votre fiche est complète et précise de lui faire l’économie de le lire.

Les défauts à éviter

·      Recopier le chapitre
·      Recopier les phrases textuelles de l’auteur
·      Oublier de présenter l’auteur et de rédiger une introduction

III. Guide complémentaire au compte rendu.

Un compte rendu doit comprendre la plupart, sinon la totalité, des caractéristiques suivantes:

·      Présentation de l'objectif principal et de la portée de l'ouvrage
·      Brève description de la recherche menée
·      Base théorique de l'argument de l'auteur
·      Valeur et importance du travail (par exemple, résultats de l'étude, portée du projet de recherche) en tant que contribution à la question 'étudiée
·      Lacunes possibles ou partialité dans le travail
·      Conclusions ou observations tirées par l'auteur
·      Conclusions ou observations tirées par vous

Questions auxquelles vous devriez être en mesure de répondre

Voici quelques questions pour vous aider à écrire la partie descriptive du compte rendu:

    De quel genre de travail s’agit-il? Livre ? Chapitre ? Essai ? Article de magazine populaire ? article de revue savante ? Page web?

    Qui est / sont l'auteur (s)? Considérez le contexte, les fonctions, les compétences. S'il y en a beaucoup, comment pouvez-vous les caractériser en tant que groupe.

    Quel était l'objectif déclaré ou la motivation de l'auteur qui écrit le livre?

    Quel est le public visé? Cela inclut les chercheurs dans une discipline, le grand public, les travailleurs dans une industrie, des professionnels dans un domaine, les personnes ayant une passion / un intérêt commun, etc.

    Qui est l'éditeur? Ceci est particulièrement pertinent si la source d'information est liée à une organisation quelconque. Pour apprendre quelque chose sur celle-ci, trouvez et consultez leur page web, l'énoncé de ses missions, les buts.

    Y at-il des pièces jointes importantes, annexes, statistiques, données, images, liens internet, etc.?

    Quelle est la base de la recherche ou des données déclarées? Cela inclut des choses comme les types d'information utilisées, la méthodologie, les énoncés de problème, les limites.

    Quelle est la portée de la documentation? Regardez les différentes sources d'information citées, leurs dates, les formats et la qualité ainsi que la quantité.

 
Quelques questions pour vous aider à écrire la partie évaluative:

    Quels aspects du sujet sont soulignés? L'auteur présente-t-il un point de vue particulier?

    Quelles sont les conclusions qui sont tirées de l’étude? Quelles sont les questions soulevées ? Les conclusions sont-elles justifiées ou suffisamment étayées?

    Pouvez-vous détecter les biais ou erreurs dans les arguments ou conclusions présentées? Est-ce que quelque chose manque clairement ? Avez-vous l'impression que vous avez des questions sur ce qui est ou non exprimé?

    Si des informations sur l'auteur / promoteur / éditeur sont difficiles à trouver ou très limitées, qu'est-ce que cela vous conduit à croire au sujet de la validité et de l'autorité de l'information fournie?

    Est-ce que le travail fonctionne comme une source primaire ou secondaire dans votre recherche?

    Comment cet ouvrage particulier se compare-t-il avec d’ autres que vous avez lus sur le sujet?


    Quelle a été l'utilité ce travail pour vous dans votre réflexion ou votre apprentissage?